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Chapter 5

oregon

CHAPTER 5.1 - portland

Éclectique et hors norme sont les qualificatifs avec lesquels on nous décrit Portland. Tout un programme! Nous prenons nos quartiers dans un Airbnb situé dans une banlieue résidentielle vivante à 3 miles de l'hyper centre. Première bonne nouvelle, à voir la carte des pistes cyclables et le nombre de petites reines sur la route, la ville est plus que bike friendly. Nous enfourchons nos montures, qui tombent déjà en miettes, merci Walmart. Ça et là des panneaux prônant la tolérance, le respect d'autrui et l'égalité entre les hommes fleurissent dans les jardins. Peut-être une réponse au récent rassemblement néo-nazi en Caroline du Nord. Les pistes sont faciles et les cyclistes en force. Nous traversons un pont sans nous confronter aux voitures et longeons les quais. Au square central, un policier débusque en s'excusant un trio japonais de musiciens talentueux. À part un type haut perché dans son trip, il n'y a pas grand chose à voir. Nous filons vers Pearl District, le quartier chic et branché et dégustons un délicieux petit thaï. Le retour, en montée, est un peu plus dur, surtout pour Auré.

Suivant les recommandations de Ryan et Joelle, nos hôtes, nous effectuons une première pause lunch dans une brasserie/bike shop avec une aire de jeu à l'arrière. L'endroit a du caractère et l'ambiance y est détendue. Aux tables voisines, deux mères seules avec leur fils tuent le temps en dégustant des bières. L'une d'elle nous apprend que l'école de son fils a pris feu et qu'elle doit par conséquent le garder avec elle pour la journée. L'autre semble dépassée et opte pour une autre bière plutôt que pour un cheeseburger pour son fils. Il finira par manger les restes de l'autre garçon. Nous remontons l'avenue à vélo et pouvons observer à vue d'œil le quartier se transformer. Appartements et townhouses chics poussent comme des champignons. En fin de journée, nous prenons part à la fête de quartier qui a lieu chaque dernier jeudi du mois sur Alberta Street. Le Portland décalé est bien là. Des jeunes bohèmes dansent telles des nymphes sur de l'indie rock et plus loin un percussionniste nous époustoufle avec ses barils, tandis qu'un quinqua l'accompagne avec un break dance beatnik. Nous sommes tous quatre transcendés par cette atmosphère, à tel point que nous avons presque manqué cette petite statue de singe au visage de Trump cachée dans les  buissons par un habitant.

La côte de l'Oregon est superbe avec ses caps, ses phares et ses grandes plages de sables. Sauf qu'un week-end de Labor Day, principal jour férié des États-Unis, il est impossible de trouver le moindre petit emplacement pour Belladoo. Nous tirons à contre-coeur une croix sur les endroits rêvés et atterrissons par chance et suite aux recherches de Mathias, dans un camping à quelques miles de Pacific City. La plage de la localité est prise d'assaut par les surfeurs, ce qui nous offre un spectacle divertissant. Nous escaladons la dunes et la dévalons en courant, plaisir simple et particulièrement jouissif. Pour couronner le tout, nous mangeons face au coucher du soleil sur la terrasse d'une bonne brasserie locale. De retour au camping, nos voisins, également retranchés dans ce non-lieu, faute de mieux, nous invitent à prendre une bière. Nous nous retrouvons-là avec ces compagnons d'infortune, canadiens, hongrois et oregonais et passons une excellente soirée, les enfants couchés, à refaire le monde. Le Canadien pointe son doigt vers le ciel, une gigantesque étoile filante traverse la voute céleste.

CHAPTER 5.2 - down the coast

Nous continuons notre exploration de la côte de l'Oregon en conduisant plus au sud, toujours pendant le week-end de Labor Day et sans réservation. Le trop plein d'alcool de la veille rend plus difficile à avaler la route escarpée. Il est 8 heures du matin et nous essuyons des refus successifs des campings first come, first served, dernier espoir que nous avions. Partout des signes interdisent le camping sauvage, notre unique alternative. Désespérés, nous finissons par obtenir une place dans un RV park ou plutôt un hideux parking à camping-cars à Florence dans la région des dunes. Le mélange de stress, de déception, de gueule de bois et de fatigue, nous fiche un grand coup de mou. Juliette a mal à l'oreille de surcroît. Nous passons le reste de l'après-midi au camping. 

Nous continuons notre exploration de la côte de l'Oregon en conduisant plus au sud, toujours pendant le week-end de Labor Day et sans réservation. Le trop plein d'alcool de la veille rend plus difficile à avaler la route escarpée. Il est 8 heures du matin et nous essuyons des refus successifs des campings first come, first served, dernier espoir que nous avions. Partout des signes interdisent le camping sauvage, notre unique alternative. Désespérés, nous finissons par obtenir une place dans un RV park ou plutôt un hideux parking à camping-cars à Florence dans la région des dunes. Le mélange de stress, de déception, de gueule de bois et de fatigue, nous fiche un grand coup de mou. Juliette a mal à l'oreille de surcroît. Nous passons le reste de l'après-midi au camping. 

Les batteries rechargées, nous avançons plus au sud, où l'éloignement de toute grande agglomération relâche la pression sur les hébergements. Nous dégotons un magnifique camping à la frontière de la Californie et avons même un site avec vue sur la mer. Une famille avec un nouveau-né nous explique qu'ils sont venus ici pour fuir les feux de forêt et l'air irrespirable dans leur ville. Le lendemain, la fumée nous a pourtant rattrapé. Sous l'épais voile gris, le soleil apparaît sporadiquement rouge incandescent, presque irréel. Les yeux nous piquent et l'odeur du brûlé nous chatouille les narines. Le site internet de la NASA recense cependant l'incendie à une dizaine de miles de nous. En reprenant la route, nous croisons beaucoup de pancartes remerciant les pompiers de leur travail acharné. À intervalle régulier, des panneaux officiels nous informent de notre entrée ou sortie d'une zone à tsunami nous rappelant que mère nature règne sur les hommes.

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