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Chapter 4

WASHINGTON

SPRAGUE, ELLENSBURG & TOTAL SOLAR ECLIPSE

Les paysages de la dernière étape de notre traversée vers la côte sont moins monotones que les précédents. À notre surprise, lorsque nous pénétrons dans l'État de Washington, nous découvrons des collines désertiques. Nous avons au hasard arrêté notre choix sur Sprague, un petit bled jouxtant la I-90. Pas âme qui vive dans le village. Beaucoup de façades sont décrépies et le garage automobile n'a dans son parc que des pick up des années 60 en ruine. La bourgade semble avoir été abandonnée, il y a des décennies. En arrivant au camping, nous sommes les seuls. Nous avions réservé et l'envie soudaine nous prend de tout annuler et de poursuivre la route. D'autant plus que nous avons passé à l'heure du pacifique et qu'il n'est que 15 heures. La gérante nous dit qu'elle ne rembourse pas et qu'elle attend beaucoup de monde pour la fin d'après-midi...Qu'importe, l'ambiance est ici oppressante. Nous roulons encore 2 heures pour arriver à Ellensburg. Le KOA, seul camping à 40 kilomètres à la ronde, a un souci de plomberie et ne veut pas nous prendre. Nous jouons sur leur corde sensible en leur montrant nos enfants épuisés. Ils acceptent après nous avoir vendu 16 litres d'eau en bouteille. Le lendemain, le jour J est enfin là et toutes nos mésaventures de la veille s'éclipsent pour laisser place au rendez-vous du soleil avec la lune.

L'idée de séjourner dans le camping de la grande banlieue de Seattle nous donne le cafard. D'autant plus que les commentaires de clients le comparent à un cimetière de camping-cars. Nous recherchons donc la perle rare sur Airbnb. Après de multiples tentatives, nous dégotons un petit cottage dans le quartier chinois. Nous garons sans peine et gratuitement Belladoo dans la rue. Le fait de ne pas dormir dans une roulotte pour quelques jours et l'effervescence de la ville sont grisants. Juliette et Gabriel exaltent et marchent tous deux les 25 minutes qui nous séparent de l'hyper centre. Mathias nous emmène au passage faire un petit pèlerinage dans le stade des Seahawks. Pike market grouille de monde. L'ambiance est détendue. Sur les bancs publics, la misère est là. Contraste des grandes villes, plus voyante que chez nous. Les enfants observent. Partout des grues s'élèvent pour édifier de nouveaux grattes-ciel. Seattle est en plein essor. Merci Google, Amazon et Boeing.

CHAPTER 4.1 - SEATTLE

Si le paradis sur terre existe, Orcas Island en fait partie, mais il se mérite. Après maints coups de fil, nous réussissons à dénicher deux nuits de camping sur cette île très prisée. Il nous faut encore obtenir une place pour Belladoo dans le ferry. Le créneau de 7h du matin est le seul ouvert. À l'aube, nous réveillons les enfants et conduisons vers la file d'attente pour procéder à l'embarquement. Après une heure d'une traversée sublime à la faveur des premiers rayons du soleil, nous débarquons sur l'île la plus vallonée de l'archipel des San Juan. Nous garons Belladoo à l'entrée du Moran State Park et prenons la journée pour faire le tour du lac des Cascades. Il règne ici une douceur et une joie de vivre qui nous transporte. Pendant la pause pique-nique, un couple en pédalo nous pointe un aigle à tête blanche qui scrute l'horizon. Nous y voyons un signe indien de la présence de l'un de nos proches qui vient de nous quitter. Juliette et Gabriel sont heureux. Ils nous improvisent même une petite danse des fougères. Notre camping se trouve dans un resort à l'ouest de l'île et nous avons la chance d'assister à un coucher de soleil magnifique, pendant que sur l'écran de l'échoppe, les Seahawks de Seattle triomphent.

CHAPTER 4.2 - ORCAS ISLAND

Depuis Yellowstone leurs noms apparaissent sans cesse sur la carte; Lewis et Clark, mandatés en 1803 par le président Thomas Jefferson pour officiellement trouver une voie commerciale de la côte Est à l'océan Pacifique et officieusement pour découvrir et recenser faune, flore et Indiens de l'Ouest. Ils étaient 31 hommes, une femme et un bébé à traverser pendant 18 mois ces terres inconnues des Occidentaux. Nous commençons symboliquement notre descente de la célèbre route 101 par le cap auquel ils aboutirent à l'embouchure de la rivière Colombia. Le camping est très agréable, jouxtant la plage. Les enfants jubilent et courent en fuyant les vagues qui se déferlent sur le rivage. Galvanisés par notre rencontre avec le Pacifique, que nous ne quitterons plus pendant 2 mois, nous prenons part à leur jeu. Joie et insouciance, nous retrouvons notre âme d'enfant pendant que collègues, famille et amis entament leur rentrée à des kilomètres de nous.

CHAPTER 4.3 - Cape disappointement

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